Tournée « Uni.e.s au-delà du Gaz » « Transition énergétique » et transactions financières
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En Europe aussi, des dizaine de milliards d’euros devraient être dépensés pour des infrastructures pour le gaz. Alors qu’on nous le présente comme une "énergie de transition", il s’agit en réalité de repousser la véritable transition vers des énergies renouvelables pour plusieurs décennies. Derrière les prétextes, les véritables intérêts en jeu sont financiers.
La propagande fait du gaz « naturel » une alternative aux énergies fossiles plus nocives. Un contresens qu’il est urgent de dénoncer face aux megaprojets de l’Union Européenne.
Du 29 au 31 mai, une tournée européenne amenait à Genève une femme représentant la résistance autochtone à un gazoduc servant au fracking (gaz de schiste) au Mexique, ainsi qu’un journaliste menacé de mort pour ses écrits sur le sujet. Il dénonçait notamment la coïncidence suspecte entre la dévastation environnementale provoquée par le fracking et la terreur exercée sur les paysans par la bande armée des Zetas, qui les contraint à abandonner leurs terres sans oser se défendre.
Reçus à Genève par le Haut Commissaire pour les Droits de l’Homme, la tournée les a aussi amenés sur des sites de résistance à des gazoducs en Europe. En effet, l’Union Européenne finance des megaprojets de gazoducs - notamment le MidCat, amenant du gaz de fracking de l’Algérie à travers la Catalogne et le sud de la France ; et la TAP, amenant du gaz d’Azerbaijan jusqu’en Italie.
En Europe, ces projets sont justifiés par une volonté de réduire la dépendance sur les importations de Russie. Par ailleurs, le gaz serait prétendument une « énergie de transition » moins nocive pour le climat que les autres énergies fossiles. Un contresens : si le gaz conventionnel produit un quart de moins de CO2 que le charbon, le gaz obtenu par fracking serait jusqu’à deux fois pire, du fait des fuites de méthane dans l’atmosphère. De plus, ces infrastructures sont conçues pour 40 à 50 ans et absorbent des milliards d’euros soustraits à la vraie transition, lequel doit se faire dans la prochaine décennie ! Cerise sur le gateau : on prévoit des installations pour recevoir du gaz de fracking liquéfié (LNG) des Etats-Unis (et du Mexique). Un véritable délire du point de vue environnemental et même commercial – mais qui serait massivement subventionné par M. Trump.
Projet climaticide, il parait aussi irrationnel, car les gazoducs actuels ne fonctionnent qu’à 60 % de leur capacité. En réalité, cette surcapacité est nécessaire... pour permettre la financiarisation du marché du gaz, avec les produits dérivés, la spéculation, etc. ! En effet, pour cela il faut que le gaz puisse arriver de n’importe où, vendu par n’importe quel trader, alors qu’aujourd’hui il est réglé par des contrats à long terme.
Et les risques commerciaux de ce jeu ? Evidemment garantis par les Etats, au nom de la sécurité énergétique ! Le premier projet réalisé dans ce cadre, le scandale Castor, vient de laisser une ardoise de 3,4 mia. d’euros au contribuable espagnol.
A Genève, la tournée - reçue par Breakfree Genève - a participé à une conférence, une soirée d’échanges avec des groupes latino-américains et une très belle Flashmob contre le Crédit Suisse, qui finance la TransCanada, entreprise responsable des gazoducs mexicains, du Keystone XL, etc.