Agir au niveau local
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Pourconstruire un mouvement international suffisamment puissant, nous devons agir localement partout. C’est en luttant pour que le développement de notre région respectent les exigences scientifiques du GIEC que nous construirons un mouvement capable d’influencer les politiques nationales et internationales. Nous ne pouvons pas attendre que des catastrophes irrémédiables éclairent enfin la lanterne des décideurs !
C’est pourquoi nous avons pris l’initiative de proposer une action commune visant à ce que la région lémanique se conforme aux nécessités indiquées par les scientifiques du GIEC. En effet, si une des régions les plus riches du globe ne peut pas faire cet effort, quel espoir peut-on avoir d’éviter un changement climatique catastrophique ?
Par ailleurs, cette lutte vitale est en réalité indissociable d’autres déjà menées depuis longtemps sur le territoire, puisque des solutions sociales et durables au problème des transports et de la pollution de l’air, du logement et de l’emploi, de la souveraineté alimentaire et de l’énergie seront nécessairement imbriquées avec celles concernant le climat.
Un premier consensus pour une action commune se trouverait dans le simple constat de la banqueroute de plus en plus évidente du modèle actuel de développement de la région. La croissance pour la croissance, encourageant l’implantation accéléree de sociétés financières, traders et transnationales, à grand renfort d’abattements fiscaux, est contestée par un spectre de plus en plus large d’acteurs, y compris dans les grands médias. La théorie du "trickle down", des miettes qui doivent tomber de la table des riches, ne se vérifie pas du tout. Le chômage et l’exclusion augmentent, car ces entreprises amènent avec eux des employés et ne répondent pas aux besoins de l’économie locale. La crise endémique du logement devient de plus en plus aigue, tendant à expulser même les classes moyennes du canton. Les objectifs déjà insuffisants du projet d’Agglomération Franco-Valdo-Genevoise officiels ne sont pas du tout en passe d’être respectés : Les critiques du projet relèvent que le Canton de Genève ne construit pas les logements promis, mais importe de nouveaux emplois (et employés) encore plus vite que prévu (plus 6000 habitants en 2010, sans compter les 2000 partis vivre en France voisine !). Alors que le projet de l’Agglomération prévoyait déjà 200 000 habitants de plus en 2030, les projections actuelles seraient de plus 320 000...
Un deuxième consensus - à définir plus précisément - serait sur la nécessité d’un modèle alternatif, soumettant l’économie aux besoins sociaux et environnementaux de la région. Sans doute, un cadre de régulations (fiscale, d’autorisation, etc.,) qui imposerait une réelle cohérence entre emplois, logement et transports, et ré-orienteraient le tout pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux. On cite en exemple les résultats très positifs pour les communes concernées de l’abolition des forfaits fiscaux pour les riches à Zurich. Il ne serait pas utile d’attiser la venue des transnationales et traders avec des abattements fiscaux, mais au contraire de "fermer un peu le robinet". Ce n’est que trop évident : Genève est un des endroits du globe les plus attractifs pour ces entreprises. Il faudrait peut-être que les places soient assez chères pour en dissuader une partie. Et que celles qui restent financent le développement dont nous avons réellement besoin !