Négociations Climat : La Suisse un pas timide largement insuffisantes !!
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Négociations Climat : La Suisse un pas timide largement insuffisantes !!
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les émissions de gaz à effet de serre causées par la consommation effrénée d’énergie ont augmenté de 70% entre 1970 et 2004 et continuent leur progression depuis lors.
Pour rester en-deçà de ces 2°C, le GIEC estime nécessaire une réduction de 50 à 85% des émissions mondiales de CO2 à l’horizon 2050 par rapport à 1990. Les pays industrialisés, principaux responsables du réchauffement climatique, doivent réduire leurs émissions de CO2 de 25 à 40 % d’ici 2020 par rapport à 1990, et même de 80 à 95% d’ici 2050.
Dans la perspective de la prochaine réunion de la COP 21 à Paris en décembre (réunion de l’ONU sur le climat), mi-mars, la Suisse a publié sa contribution (-50 % d’ici à 2030 par rapport à 1990, dont 30 % sur le territoire suisse), suivi par l’Union européenne (au moins –40 % d’ici à 2030 par rapport à 1990). La Norvège (-40% d’ici à 2030 par rapport à 1990).
Même si la Suisse fait figure de bon élève (personne fait attention de ce que la Suisse fait le projecteurs sont sur l’UE, USA, Chine,…) , sa proposition de réduction d’émissions de Gaz à effet de serre est très timide et ne répond pas aux besoins urgents pour empêcher une augmentation de la température de plus de 2°C. Si tous les pays se fixent des objectifs aussi modestes, il n’y a aucune chance de garder le réchauffement climatique en-dessous de 2 °C. « C’est aux pays nantis comme la
Suisse de faire plus », déclare Jürg Staudenmann d’Alliance Sud, « alors que les personnes qui souffrent du changement climatique se trouvent déjà aujourd’hui dans les pays en développement ».
Avec une hausse moyenne de la température de 2,5°C, en dehors de conséquences écologiques, ce ne seront pas moins de 45 à 55 millions de personnes supplémentaires qui seront touchées par la famine et la sous-alimentation. Selon les estimations des scientifiques, si la hausse est supérieure à 2,5°C, le nombre de victimes augmentera à 65-75 millions de personnes. Et si la température devait
augmenter de 3 à 4° C, ce seraient 80 à 125 millions de personnes supplémentaires qui souffriraient de la faim.
Dans l’espace alpin, l’augmentation des températures sera près de deux fois supérieure à la moyenne globale : à l’horizon 2100, les températures estivales en Suisse pourraient être entre 3,5 et 7 °C plus élevées qu’aujourd’hui, c’est-à-dire correspondre en moyenne plus ou moins à celles de l’été caniculaire de 2015. Selon toute vraisemblance, plus de la moitié du volume actuel des glaciers aura fondu en 2050.
Le Conseil fédéral ignore ainsi les connaissances scientifiques sur le solde restant de gaz à effet de serre. Celles-ci préconisent, pour atteindre les deux degrés Celsius, une réduction de 60% à l’intérieur du pays. Cela montre que le Conseil fédéral ne prend pas au sérieux l’objectif de la communauté internationale de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés.
La proposition de la Suisse est une défaite cuisante pour les efforts de protection du climat. Les offres de protection du climat de la Suisse, présentées par la Conseillère fédérale Leuthard à l’ONU, ont été analysées par l’ONG l’Alliance climatique (association de référence dans le suivis de la politique Fédérale sur le climat et que je vous invite à visiter sur leur site) et jugées complètement insuffisantes : dans 14 critères d’évaluation sur 16, la proposition du Conseil fédéral ne correspond pas à ce qui est exigé par une politique climatique efficace et équitable. Voir le site http://www.alliancesud.ch/fr/politique/climat/la-decision-de-doris-rien-que-de-l2019air-chaud (ce document est en allemand)
Dans l’objectif de réduction, la Suisse se réfère à des projets à l’étranger non définis et elle n’explique pas quelle est leur part par rapport aux réductions des gaz à effet de serre à l’intérieur du pays. Cela contredit les décisions prises à la conférence sur le climat de Lima. Car on ne peut ainsi pas exclure que les réductions réalisées à l’étranger soient aussi comptabilisées par le pays hôte et donc comptées à double.
L’objectif de réduction des émissions de CO₂ à l’intérieur du pays d’au moins 30% jusqu’en 2030 signifie qu’à partir de 2020 la Suisse ne va réduire ses émissions que de 1% par an. Pour rappel : aujourd’hui ce sont 2% et pour une politique climatique compatible avec l’objectif des 2 degrés, 3% au moins seraient nécessaires. « Ainsi la Suisse freine ses efforts de protection du climat et elle se fait aussi clairement dépasser par l’UE ou même par les Etats-Unis, qui prévoient une diminution de 2% par an », constate Patrick Hofstetter, coordinateur de l’Alliance climatique et expert climatique du WWF Suisse dans sa page web. Dans le financement international du climat, la Suisse ne s’engage à rien, selon les données présentées à l’ONU. La question de savoir si et comment la Suisse est prête à introduire un système du pollueur – payeur, selon lequel les émetteurs de CO2 doivent payer pour ses conséquences, reste entièrement ouverte. Selon Jürg Staudenmann, d’Alliance Sud, contacté par téléphone, « il est particulièrement dérangeant qu’il ne soit toujours pas clair comment la Suisse va contribuer équitablement au soutien nécessaire aux pays les plus pauvres dans des mesures d’adaptation aux conséquences du changement climatique et la conclusion de traités climatiques. »
Au plus tard à la fin de l’année, à la conférence sur le climat de Paris, la Suisse va devoir en dire plus à ce sujet. Sinon elle va être co-responsable d’un possible échec du nouvel accord international de protection du climat. Mais, la conseiller Fédérale a en tête de que cette aide soit assumée au 30% pour les finances publiques et 70% pour le privé. Comment et qui ? Personne ne sait rien !
Mais une chose est aujourd’hui claire la Suisse participe très peu à l’effort économique nécessaire et jusqu’à présent les montant (CHF 140 millions/an) étaient puisés surtout du budget de la DDC ou du Seco. Cela met en danger, à moyen terme, les tâches centrales de la coopération au développement, car il faut compter avec des montants croissants de plus de 1 milliards de francs par an à partir de 2020.
Toutes les propositions des différents pays (la Suisse inclus) se focalisent sur les émissions réalisées dans les pays sans prendre en compte les émissions qui y sont consommées. C’est à dire, un pays peut réduire la production d’émissions sur son territoire mais contribuer au même temps à la génération d’émissions dans une autre partie du monde, pour la consommation desmarchansises qui y sont produites ; ainsi environ 30% des émissions émises par la Chine son "consommées" dans d’autres pays. La Suisse comme gand importateur est très touché par ces dernières."
La volonté politique de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre est insuffisante et les décisions prennent trop de temps. Par conséquent, il est urgent d’agir sur deux plans : concrètement, il faut, d’une part, réduire de façon drastique les émissions de gaz à effet de serre et, d’autre part, apporter notre aide aux pays du Sud pour s’adapter aux changements climatiques et pour prévenir les famines et les exodes de réfugiés climatiques.
Aujourd’hui, les négociations climatiques tournent en rond. Les gouvernements ne sont pas prêts à prendre les mesures qui s’imposent. Ils ferment les yeux face à l’urgence de la situation et ils ne veulent pas agir envers les plus gros pollueurs et les multinationales.
Seule la mobilisation sociale pourra faire parvenir un message clair aux décideurs présents à Paris : les principaux émetteurs de gaz à effet de serre seront un jour mis en accusation par les victimes liées au changement climatique. Nous allons juger aussi les dirigeants des multinationale actives dans les énergies fossiles à assumer leur responsabilité dans la catastrophe et crimes climatiques qui sont en cours, et à accepter leur responsabilité historique !.
Juan Tortosa (membre de la Coordination Climat et Justice sociale)